Une pièce comme un jeu sonore et visuel

Kumar, 11 ans, entre l'enfance et l'adolescence, ne parle pas. Du tout. Mutique, complètement. Il vient dans cette « structure » depuis ses 3 ans. C’est le seul endroit où il est accompagné́, trois fois une demi-heure par semaine. Aujourd’hui, il ne devrait même plus être là, parce qu’il pousse les autres enfants sans prévenir. L’énigme Kumar traverse parents, amis, soignants, étrangers ; à chacun sa réaction : curiosité, peur, incompréhension, désintérêt, rejet et autres variations épidermiques ou raisonnées. Comment trouver le chemin de « nous » à lui et de lui à « nous » ? On imagine. On projette. On chante aussi : la mélodie semble quelquefois trouver une voie que le sens ne trouve pas. Imaginons quelqu’un qui ne serait pas de langue étrangère mais de langue inconnue. Il n’a même pas perdu sa langue, il n’aurait jamais voulu la prendre. Peut-être pour ne pas risquer qu’elle soit à peine perdue, dans un monde sans siège disponible pour lui.

Mais si l’on tend l’oreille, on entend quelques notes assez belles, des gémissements comme des invitations sonores au lien.

Fidèles à une écriture de plateau singulière, Alexis Armengol et Théâtre à cru prennent à bras le corps cette énigme d'humanité, et propose avec le jeu, la musique, les dessins en direct et l'animation, de trouver des chemins possibles pour la rencontre avec K.