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Ils viennent de Tours, ils s’appellent Raphaël (chant, guitares), Clément (basse), Antoine (guitares - et producteur du disque), Carine (claviers, chant) et Romain (batterie). Cinq musiciens français épris de ce rock à guitares à la fois éternel et toujours incandescent tel qu’on l’écoute et le vit, intimement, dans toutes les chambres d’étudiants de la planète, de Glasgow à Hong Kong.

Bienvenus dans l’univers ô combien fervent et cohérent de ce groupe né ici, mais avec la tête au delà des océans, l’âme depuis toujours bercée par les audaces sonores d’outremanche et l’indie-rock américaine - de Bowie à Sparklehorse, des Beatles à Pavement. Des références, des étiquettes ? Des noms qu’on dit comme ça, histoire de faire joli ? Non, bien plus que ça : des maîtres d’école, des maîtres de vie, dont Raphaël et Carine (le couple par qui les chansons arrivent) ont depuis longtemps intégré les leçons, retenu les préceptes, jusqu’à atteindre ce point de bascule que peu de songwriters français se permettent d’envisager : s’affranchir de ses pairs, et… «écrire à la Neil Young», c’est à dire écrire naturellement.

Les STRAWBERRY SEAS, c’est cette mécanique implacable : basse et batterie ravies de monter au front en se serrant les coudes, puis ces guitares qui surfent et fuzzent, sourire en coin, puis ces sons d’orgues velvetiens, entêtants, que distille Carine, faussement candide, avant que le fantôme de Lennon ne vienne se chamailler avec les cordes vocales de Raphael Kmiec - qui, rassurez-vous, s’en accomode très bien. Et dire que ce groupe n’a même pas quatre années d’existence…